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Le Karabagh comme une partie de l'Empire russe

Le Karabagh comme une partie de l'Empire russe

La gouvernance du régime tsariste au Karabagh. L’arrivée massive des Arméniens au Karabagh

Par le Traité de Kurektchai le khanat du Karabagh a été annexé à la Russie. Le maintien du régime de khan pour 17 années prochaines avait des objectifs stratégiques. L’assassinat d’Ibrahim khan en 1806 a montré que la Russie ne respectait aucun droit. Dans de telles circonstances, le pouvoir de Mehdigoulou khan (1806-1822), fils d’Ibrahim khan, au khanat n'était pas fort. Le gouvernement tsariste renforçait le régime d’occupation, cherchait à affaiblir la situation économique de l'élite musulmane au pouvoir afin de consolider sa position dans le territoire du khanat et de soutenir les albanais arméniens de prendre la domination sur la population musulmane. Après l’abolition du khanat, il a été attaché à la circonscription militaire-musulmane (le centre était la ville de Choucha). Acette époque, le lieutenant-général V.G.Madatov, d’origine arménienne, participant aux opérations de conquête des troupes russes, avait créé au Karabagh un vrai régime colonial russo-arménien. A la suite des révoltes de 1830, le gouvernement tsariste a procédé le 10 avril 1840 à une réforme administrative-militaire dans le Caucase du Sud. Selon cette réforme, la province du Karabagh s’était transformée en gaza de Choucha et avait fait partie de la province Caspienne (le centre - Chamakhy). Ainsi, la notion du «Karabagh» a perdu son sens politique. Au cours de la division administrative et territoriale en 1846, le gaza de Choucha a été rattaché à la province de Chamakhy (province de Bakou depuis 1859). Après la création de la province de Yelizavetpol en 1867, le gaza de Choucha devient une partie de la nouvelle province et trois nouveaux gazas – Zenguezour, Djavanchir et Djabraïl, ont été créés sur son territoire. Ainsi, le gaza de Choucha a perdu sa gestion administrative et politique unique. Cette division avait été mise en œuvre pour un but précis. Ces reformes permettaient les Arméniens de se présenter largement dans le nouveau système administratif. Lors de l’occupation des territoires de l’Azerbaïdjan du Nord, le régime tsariste y menait la politique d’arménisation de la population afin d’y renforcer ses positions. Après la signature du Traité de Turkmentchai en 1828, cette politique s’est intensifiée et est devenu plus systématique. La réinstallation des Arméniens en provenance d’Iran en Azerbaïdjan du Nord était approuvée dans l’article XV de ce traité. Cet article avait été inclus dans le traité afin d’assurer le déplacement des Arméniens de l’Iran en Azerbaïdjan du Nord, y compris au Karabagh. A la suite du Traité d’Edirne, commence le déplacement des Arméniens de l’Empire ottoman vers les territoires occupés de l’Azerbaïdjan du Nord. L’une des principales destinations de la migration arménienne était le Karabagh.

Lors de l’abolition du khanat de Karabagh, la composition ethnique de sa population avait été reflétée dans la «Description», compilé par l’ordre d’A.P. Yermolov (1816-1827), commandant suprême de l’armée russe dans le Caucase. Malgré la politique d’arménisation menée au Karabagh si nous comparons (depuis 1593) les statistiques avant l'élaboration de ce document (1805-1822), nous pouvons voir que les Azerbaïdjanais constituaient toujours la majorité de la population. Selon la «Description», 20 095 familles, dont 15729 azerbaïdjanaises (1111 dans les villes et 14618 dans les villages) et 4366 arméniennes, ainsi qu’albanaises (421 dans la ville, 3945 dans les villages) vivaient dans la province du Karabagh. Par ailleurs, la plupart de ces Arméniens étaient les Arméniens d’origine albanaise. De nouveaux villages arméniens (Maraghaly, Djanyatag etc) y avaient été créés suite à la réinstallation de masse des Arméniens au Karabagh. (Plus tard, les Arméniens avaient érigé un monument au Karabagh en «l’honneur» de leur installation dans ces territoires, mais, l’avaient détruit dans les années 80 du XXe siècle après les revendications territoriales contre l’Azerbaïdjan). Selon les données officielles, dans les années 1828-1830, 40 mille Arméniens provenant de l’Iran, et 90 mille de l’Empire ottoman ont été installés en Azerbaïdjan du Nord, y compris au Karabagh. Compte tenu de leurs déplacements illégaux, le nombre des Arméniens dépassait 200 mille. Après la création des colonies arméniennes au Karabagh, le nombre des Arméniens dans la composition ethnique de la région a augmenté.

Fin du processus de grégorianisation et d'arménisation de la population azerbaïdjanaise-albanaise du Haut-Karabagh

La grégorianisation et l'arménisation de la population albanaise du Haut-Karabagh était un processus historique à long terme.

1. Comme la population d’autres terres de l’Azerbaïdjan du Nord (Albanie), la population autochtone (local) du Karabagh s’était également composée des tribus albanaises.

2. Au début du IVe siècle, le christianisme était répandu dans certaines régions de l’Albanie, y compris le Karabagh.

3. Lors du règne du Califat arabe en Azerbaïdjan du Nord (VIIe-IXe siècles), l’Islam était devenu la religion principale dans le pays, mais les Albanais vivant dans la partie montagneuse du Karabagh, étaient encore des chrétiens.

4. En profitant des conditions favorables créées suite aux invasions du Califat arabe les missionnaires arméno-grégoriens immigrés dans la Caucase du Sud ont lancé le processus de grégorianisation et d’arménisation de la population chrétienne albanaise de la partie montagneuse du Karabagh.

5. Dans une lettre adressée au tsar russe Pierre Ier, la population chrétienne de la partie montagneuse du Karabagh s'était appelée les Albanais. Ceci prouve qu’au début du XVIIIe siècle, ils ne se considéraient pas comme les Arméniens.

6. L’intervention de la Russie dans la région à contribué à l’immigration des Arméniens dans le Caucase du Sud, y compris en Azerbaïdjan, et au renforcement du facteur arménien dans ces terres. Cette politique a été le point tournant dans le destin historique des Albanais vivant dans la partie montagneuse du Karabagh. Le processus d’arménisation est entré dans sa dernière phase.

7. La réinstallation de masse des Arméniens, en provenance d’Iran et d’Empire ottoman, dans différents régions de l’Azerbaïdjan, y compris le Karabagh, pendant les guerres russo-turques (1804-1813, 1826-1828), en particulier après le Traité d’Edirne (1829), a achevé le processus d’arménisation de la population albanaise. Ce processus s’est complètement terminé par l’abolition du catholicosat albanais en 1836.

8. malgré tout cela, les Arméniens du Haut-Karabagh avaient conservé les spécificités des racines albanaises au sein de la population arménienne.

L’intensification des actes génocidaires des Arméniens en Azerbaïdjan, y compris le Karabagh

L’immigration de masse des Arméniens en Azerbaïdjan du Nord, y compris le Karabagh, s’était poursuivie après les années 30 du XIXe siècle. N. Chavrov écrivait en 1911 que plus d’un million d’Arméniens sur 1,3 million en Transcaucasie n’étaient pas autochtones. Néanmoins, en 1916, les Azerbaïdjanais constituaient 51% de la population au Karabagh, et les Arméniens 46% (avec ensemble les Arméniens d’origine albanaise). La réinstallation des Arméniens immigrés dans la partie montagneuse du Karabagh s’était intensifiée. Ce processus avait pour objectif d’assurer la coexistence des Arméniens.

Le potentiel économique que les Arméniens avaient obtenu en Azerbaïdjan du Nord suite à la politique de discrimination de l’Empire russe, au soutien du tsarisme, se fait voir plus évidement après la résiliation du bail sur les terres pétrolifères en 1872; en conséquence, lors d’une vente aux enchères les Arméniens avaient acheté plus de 50% de terres pétrolifères, ainsi que les Azerbaïdjanais n’avaient obtenu que 5%. 55 grandes et moyennes entreprises sur 167 opérant à Bakou, appartenaient aux Arméniens. Des conditions favorables avaient été créées pour l’amélioration du niveau culturel et éducatif des Arméniens. Malgré tout cela, le Karabagh et la ville de Choucha restaient comme un centre sociopolitique et culturel du peuple azerbaïdjanais. Le Karabagh se développait comme une terre azerbaïdjanaise-musulmane.

Ainsi, la Russie tsariste avait créé des conditions favorables pour la réinstallation de masse des Arméniens en Azerbaïdjan du Nord, en particulier au Karabagh, ainsi que leur développement administratif, politique, socio-économique et culturel. Depuis 1890, après la défaite des révoltes des Arméniens contre l’Empire ottoman, l’Azerbaïdjan du Nord est devenu le centre de cette lutte. Depuis 1905, les Arméniens ont commis des génocides contre le peuple azerbaïdjanais. La politique génocidaire des Arméniens contre les Azerbaïdjanais était plus tragique au Karabagh. Les massacres perpétrés en 1905-1906 n’ont pas calmé les Arméniens. En profitant de la situation historique causée par la Première Guerre mondiale, ils ont tenté à nouveau d’établir l’Etat mythique de «Grande Arménie». Après l’échec de la nouvelle révolte contre l’Empire ottoman en 1915, les Arméniens ont concentré leurs forces principales dans le Caucase du Sud et sous les auspices du régime tsariste, ils ont commencé à poursuivre les massacres contre les Azerbaïdjanais.

Dans une situation anarchique qui s’est produite dans le Caucase du Sud suite au renversement du régime tsariste (février 1917) et à la prise du pouvoir par les bolcheviques (octobre 1917), les groupes armées arméniens, en collaboration avec les dachnaks-bolcheviques, sont entrés dans la plus terrible phase du génocide contre les Azerbaïdjanais. Les massacres, débutés depuis mars 1918 et affectant l’ensemble du pays, ont donné des coups durs au peuple azerbaïdjanais. L’établissement de la République démocratique d’Azerbaïdjan a ouvert une nouvelle page dans l’histoire de l’Azerbaïdjan. La République démocratique d’Azerbaïdjan a pris des mesures concrètes afin de prévenir les plans des bandits arméniens et du régime dachnak-bolchevique d’anéantir le peuple azerbaïdjanais.

Source: «Le Karabagh - la vraie histoire, des faits et des documents». Bakou 2005. Yagoub Mahmoudov, Karim Chukurov